Emplois : Ces métiers en voie de disparition

L’horlogerie, le travail de vannerie, les Vidéo-club sont autant de métiers qui tendent vers une disparition certaine. Fortement exercés à l’époque, ses professions sont aujourd’hui considérées comme peu rémunérant par les différentes personnes. Toute chose qui conduit inéluctablement à leur disparition certaine.

 De nos jours, plusieurs métiers ont tendance à disparaitre en raison du peu d’affluence des clients. Ces professionnels qui les exerçaient ont été contraints pour la plupart de les abandonner et s’adonner à d’autres métier pouvant leur garantir des revenus. Dans cet article réalisé par maliexpress.net, nous avons rencontré quelques pratiquants de ces métiers qui ont bien voulu témoigner. 

Le métier de Vannerie

Cette activité autrefois adulée, prisée et génératrice de revenus pour les personnes qui l’exercent à travers les articles traditionnels conçus et vendus comme les vans, les pots, les ustensiles de mesures, les lits en rotin ou en bambou ou encore des chaises ou autres parures s’étiolent petit à petit au niveau des différentes communes de Bamako.

Aujourd’hui, rares sont ces personnes qui exercent ce métier qui requiert de la finesse et un savoir-faire tiré de l’esprit de la créativité et de l’esthétisme émanant de la culture et des mœurs traditionnelles ancestrales. Seydou Berthé nous explique les difficultés liées à ce métier. « J’ai pratiqué ce travail depuis ma tendre enfance. J’ai appris à façonner les différents modèles de pots, de panier en liane et bien d’autre articles domestiques. Malheureusement, aujourd’hui la vente a carrément chuté. Les articles modernes ont le vent en poupe et cela a eu un impact négatif sur notre travail ».

L’horlogerie

Cette profession vit des jours difficiles parce que les clients ne se bousculent pas aux portillons des horlogers. Ceux-ci doivent se réinventer pour ne pas disparaître. La situation actuelle des horlogers est plutôt préoccupante et renvoie à des interrogations légitimes sur la possibilité de survie de cette profession dans notre pays. Au Mali une vision restrictive ramène les horlogers à la simple réparation des montres et autres pendules. Aujourd’hui, ceux qui évoluent dans ce métier vivent des moments très difficiles. Ils ont l’impression de pédaler dans le vide tant le besoin dans leur métier est réduit. Pour s’en convaincre, il suffit de faire un tour au Grand marché de Bamako. Zoumana Koné témoigne : « Aujourd’hui, tout le monde porte des montres mais personne ne les répare en cas de disfonctionnement. Ils préfèrent les abandonner et acheter une nouvelle montre que de venir chez l’horloger pour une quelconque réparation. Cette position se comprend car le marché est saturé de montre de basse qualité. Chacun peut se procurer d’une belle montre à moindre cout et cela joue en notre défaveur. Finalement je serai obligé de changer de métier et me tourner vers une autre profession qui attire les clients ».

La profession de tisserand

Les effets de la modernisation nuisent gravement aux métiers artisanaux dans notre société. Tout comme beaucoup d’autres métiers, celui du tisserand est confronté aujourd’hui à de nombreux obstacles qui constituent des défis majeurs pour le métier, menacé de disparition. C’est ce qu’ont fait savoir nos interlocuteurs. Incontournable dans la société traditionnelle africaine, le métier de tisserand qui avait beaucoup d’utilité pour l’Africain est en train de mourir à petit feu. Le constat est très simple. Rares sont ceux qui exercent ce métier aujourd’hui. Pire, les quelques-uns qui l’exercent risquent de l’abandonner pour des raisons multiples. En effet, le métier apporte peu. Cependant, ceux qui l’exercent sont en général issus d’une famille de tisserand. La vocation et le choix du métier sont très rares dans ce milieu. Dans de telles conditions, la relève sera difficile dans l’avenir. Car, les quelques personnes qui sont restées fidèles à ce métier héritent de leurs parents. Ils vivent le calvaire aujourd’hui car, dans l’oubliette des autorités maliennes.

Salle de vidéo-club

Répandus dans les différents quartiers de Bamako, les salles de vidéos clubs ont peu à peu disparues. Faute de clientèle, ce métier dont la large gamme de clients était composé d’enfants a progressivement cessé d’exister. Seul dans quelques villages l’on peut en apercevoir çà et là. Mohamed Diallo, ancien gérant d’un vidéo-club nous raconte : « Dans les années 2000 à 2010, ce travail faisait parti des meilleurs. En ce moments, les DVD et les VCD étaient les appareils de diffusion des films. Lors d’un seul passage, on pouvait récolter le montant de 2500 FCFA et on pouvait faire plus de 10 passages par jours. En somme, on pouvait avoir 25.000 FCFA par jours, en tout cas les week-ends. Mais aujourd’hui, force est de constater que les choses ont changés. Avec la multiplication des décodeurs, des smartphones et autres accessoires, ce travail n’a plus sa raison d’être ». Un argument qui tient la route, car le constat est clair ! plus aucune salle de vidéos n’est visible de nos jours faute de clients.

Soudeur ambulant de tôle 

De nos jours, impossible de rencontrer un soudeur de tôle ambulant. Ces personnes qui se promenaient de quartier en quartier pour colmater les brèches sur les différentes toitures de maison ont peu à peu abandonné la profession. La raison est simple : dans les agglomérations, la quasi-totalité des maisons sont faites en béton et cela ne nécessite guère leur expertise. Avec cette nouvelle donne, les personnes qui vivaient de ce métier ont mué vers d’autres qui pourraient éventuellement leur assuré leur pain quotidien. C’est à l’image de MS qui sous l’anonymat explique : « j’ai exercé ce travail pendant une bonne quinzaines d’années. Les choses marchaient très bien. Je pouvais avoir près de 7000 FCFA par jour en travaillant de 8H à 16H. Mais de nos jours, personne n’a besoin de nos services alors à un moment donné, j’était obligé de jeter l’éponge et d’aller vers la soudure. Quand on est un chef de famille, on n’a pas le droit de revenir bredouille à la maison. C’est un travail certes dangereux mais qui me passionnait. Les risques d’accidents étaient élevés mais par la grâce de Dieu, je n’ai rencontré aucun problème durant les quinze années d’exercices de ce métier ».

Les studios photographiques

Un autre travail qui vit des moments difficiles. Les studios photos peinent aujourd’hui à faire vivre leur promoteur. Cela se justifie par le développement brusque du numérique. Aujourd’hui, plus besoin de se rendre dans un studio photo pour avoir une image de qualité. Les simples téléphones androïde disposent d’appareils qui ont facilement concurrencé les appareils photos classiques. Le numérique a apporté un coup dur à ce travail qui était jadis apprécié. Moussa Sissoko, photographe fait son récit : « La photographie est un travail extrêmement difficile de nos jours tant la clientèle a chuté. Hormis les jours de mariages et de baptême, nous broyons continuellement du noir. Mais le peu de marchés que nous nous procurons parviennent pour le moment à nous aider à boucler le mois. Vous pouvez aisément remarquer que les studios photos ont beaucoup diminué, cela se justifie tout simplement par le manque de client ».

À la lumière des différentes difficultés que ces emplois rencontre, on peut prédire leur mort certaines. Raisons suffisantes pour les personnes qui  les exerçaient ces professions de s’orienter vers d’autres activités plus rentables. 

Ahmadou Sékou Kanta pour maliexpress.net 

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